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ça sent le lait de chèvre

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Derniers commentaires
28 septembre 2007

Malade

Je suis malade. Comme d'hab, la gorge et les oreilles. Le médecin était un peu bizarre mais il m'a donné des antibiotiques et de l'ibuprofène.

Petite, quand j'étais malade, j'allais au magasin pour ne pas rester toute seule à la maison, et pour le goûter ma maman me chouchoutait et m'achetait une patte d'ours ou un croissant aux amandes à la boulangerie d'à côté. Cétait vraiment bon, mais aussi très difficile de choisir entre les deux.
Aujourd'hui, à Paris, ma maman n'est pas là et personne ne sait ce qu'est une patte d'ours (c'est une pâtisserie en forme de patte d'ours avec de la frangipane à l'intérieur !). Les parisiens ne connaissent pas les bonnes pâtisseries. Par exemple, ils n'ont pas d'africains, mais un truc appelé "choco suisse" ou "pain suisse" qui n'est en fait qu'un africain sans chocolat au-dessus. Donc moins bon.

A défaut de patte d'ours, je me rabats sur le chocolat chaud, car plusieurs personnes ont gentiment abandonné leur boîte de Nesquik ou de Banania dans la cuisine.

Bref. Mercredi soir, j'ai quitté le cours d'oral avant la fin parce qu'une immense fatigue m'accablait. Hier matin, je suis allée au premier cours de la matinée à Clichy, et puis je me suis enfuie pour la même raison. J'ai mangé, j'ai dormi, j'ai regardé la télé, je suis allée chez le médecin, j'ai encore regardé la télé... passionnante journée. Aujourd'hui, je pense traîner en pyjama toute la journée et dormir de temps en temps. Heureusement, je n'ai que deux cours le vendredi. Laura m'a prêté des DVDs pour m'éviter de mourir d'ennui. Je vais essayer de consacrer malgré tout un peu de temps à la biographie et aux Entretiens de Confucius, sur lesquels il y a encore tout un travail à faire. Je pense que les kanji seront trop difficiles à aborder pour mon cerveau ramolli. C'est dommage, je vais prendre du retard.

Bon, tout ça pour dire que rien de tel qu'une maman pour nous réconforter quand on est malade !

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25 septembre 2007

Chers lecteurs ! Il m'est bien difficile en ce

Chers lecteurs !

Il m'est bien difficile en ce moment de poster régulièrement ici. Il y a bien longtemps que je n'ai pas parlé de la Mongolie... ce n'est pas l'envie qui m'en manque, mais le temps, car en plus de mes horaires terribles, ma connexion internet défaillante me fait obstacle : il me faut un temps insupportablement long pour lire le moindre mail ou poster le moindre message ici. En attendant de pouvoir rédiger un petit texte intéressant sur notre voyage ou autre, je vais encore parler de moi.

J'avais décidé de faire de la boxe française, car c'était l'un des deux seuls sports proposés à Dauphine (nous, étudiants de l'Inalco, malgré le peu de respect que l'on nous octroie, avons le droit de payer suivre les cours de sports de Dauphine !) dont les horaires étaient compatibles avec les miens. Hélas, les emplois du temps ont été modifiés en douce par notre cher secrétariat, ce qui fait que je n'ai plus aucun choix : si je veux faire du sport, ce sera du body combat. Moi non plus je ne sais pas vraiment ce que c'est, alors renseignez-vous vous-mêmes si ça vous intéresse.

 

Si vous voulez tout savoir de mon existence, vous pouvez télécharger ci-dessous mon emploi du temps peut-être-définitif-mais-sûrement-pas-ça-change-tout-le-temps. Sur un affreux fond bleu, les cours ayant lieu à Dauphine, et sur un affreux fond rose ceux qui ont lieu à Clichy.
Les plus attentifs remarqueront qu'il y a une colonne en trop, celle du Mardi bis. Il s'agit des cours du mardi auxquels je devrais assister mais qui nécessiteraient que je me duplique.

edt2007_2008

Les cours de japonais ont l'air bien plus intéressant que l'an dernier, sans doute à cause des professeurs. Je vais avoir du boulot (j'ein ai déjà) mais je suis pleine de courage et de bonne volonté, car il faut travailler pour maîtriser la langue et enfin PARTIR ! (ça sent le début d'anné&e, non ?)
Bientôt la Corée. Après moults revirements d'opinion, Monsieur Kim ne sait toujours pas nous dire si nous pourrons rester un ou deux semestres. Nous sommes tenaces.... on nous avait promis un an, non une demi-année, et nous y tenons ! Pour le moment, nous avons dû rédiger une lettre de motivation en anglais (exercice très étrange, car leur Statement of purpose ne ressemble pas beaucoup à nos lettres de motivations classiques... d'après ce que nous avons compris, il s'agit de disserter sur notre personnalité et notrs histoire personnelle, en mentionnant vaguement notre désir d'intégrer l'université... J'ai fait un petit mix entre le statement of purpose et la lettre de motivation, et on verra bien).
Je dois aussi m'occuper d'avoir une assurance maladie valable en Corée, du vaccin contre l'encéphalite japonaise (un nom qui fait froid dans le dos, je ne veux pas attraper ça !), du visa, de payer le billet d'avion... Je vous tiens au courant de mon avancée (principalement à l'intention de ma maman qui me lit sans doute ^^).

J'ai bêtement rechargé mon téléphone pour 6 mois.

J'ai déjà réussi à dire trois fois en deux langues différentes que je suis allée en Mongolie cet été ^^

Ce soir au foyer, j'ai rencontré deux filles (déjà amies avant de venir et qui font les mêmes études) qui ont pris la décision de se faire, à deux, un truc bon à manger au moins une fois par jour. Quelle louable entreprise ! Moi avec mes salades, je resterai à baver devant leurs plats, crumbles, tartes au chèvre etc... Il faut dire qu'elles ont le temps hein ! Personellement, le soir je rentre affamée, et me jette sur mon frigo pour engloutir une soupe ou une salade de quelque chose, avant de préparer ma salade pour le lendemain midi... je refuse de me soumettre à la dictature du sandwich (cher en plus) cette année. Hier, boulgour-dés d'épaules-tomates, aujourd'hui pâtes-thon-poivron, demain maïs-jambon de poulet-tomate... rien de bien excitant, mais bon.

Allez allez, il se fait tard et ma nature fragile a besoin de sommeil.

A bientôt pour de nouvelles considérations sur ma vie quotidienne.

25 septembre 2007

[Livre] Une averse

J'ai terminé il y a peu la lecture du livre Une averse, de Kim Yu-Jong, édité chez Zulma. Il s'agit de nouvelles relatives à des couples de paysans coréens vraisemblablement entre 1910 et

On y sent une profonde affection de l'auteur pour ses sujets, malgré leur ingorance, leur bêtise leur violence, parfois l'injustice de leur conduite. Les femmes sont battues à tour de bras, et pourtant avec légèreté. On suit les pensées d'un homme qui cherche une utilité à sa femme très laide, d'un homme qui fuit son foyer en volant la vaisselle, d'une femme qui se prostitue pour gagner l'argent dont son mari a besoin, d'un jeune homme perplexe devant l'attitude d'une jeune fille qui cherche à gagner son attention en faisant souffrir son coq...
Les nécessités de la vie quotidienne sont omniprésentes dans les réflexions des personnages. Leur existence extrèmement basique recèle pourtant des dilemmes et des problèmes moraux résolus au moyen d'une logique très naïve, développée avec beaucoup d'humour, et réellement attendrissante. Une réflexion intéressée aussi, car il s'agit de parvenir à améliorer sa propre condition.

A la lecture de ce livre, j'ai pensé aux paysans nomades que nous avons rencontrés, non pas parce qu'il battaient leurs femmes, mais pour cette même naïveté, cette même simplicité de surface d'une existence pourtant dure, qui pose des situations problématiques auxquels nous (vous et moi, chers lecteurs) n'aurions jamais songé.

J'ai un peu de mal à exprimer mon ressenti, toujours est-il que ce livre mérite d'être savouré ne serait-ce que pour son côté humoristique.

Voilà voilà

21 septembre 2007

C'est reparti !

Après plus ou moins cinq heures de queue, je suis parvenue à m'inscrire en japonais dans les groupes que je souhaitais.

J'ai trouvé quelqu'un pour me passer ses cours de civilisation en coréen, ce qui me permettra de suivre les cours de mongol du mardi matin. En attendant que le lecteur  arrive, les cours de mongol ont lieu uniquement le mardi entre 9h et 14h à peu près. Je peux y assister entre 10h30 et 12h30 (en ratant une civi de coréen) avant de filer à Dauphine pour 13h (en ratant encore une civi). Le lundi entre 19 et 20h30, je dois être à la fois en kanji et en structure de la langue (japonais)... ce sera structure. Ca me fait environ 26,5 heures de cours par semaine, au lieu des 34 heures théoriques (si j'allais à tous les cours).

Le vendredi, j'ai cours uniquement de 19h à 20h30, c'est un peu rageant.

C'était sympa de reprendre les cours de coréen. On a un nouveau prof de caractères chinois, un jeune qui sort de l'inalco... c'est terrible, d'en sortir pour retourner y enseigner. Beuh. Exit donc monsieur Hoe, qui nous enseignait la même matière avec force fantaisies et théories vaseuses. Il était marrant quand même.
Maurus veut nous faire lire un bouquin par semaine (avec fiche de lecture à rendre)... le plus dur sera peut-être de trouver le livre en question dans la semaine, parce qu'il est très fort quandil s'agit de nous demander d'acheter des livres épuisés ou inconnus au bataillon des libraires.

Le prof de mongol et directeur de l'inalco est intéressant, mais un peu trop occupé (le semaine prochaine, il part en chine, alors pas de cours). C'est drôle, il n'y a que lui comme prof (en attendant qu'il nous ramène un lecteur mongol) et il donne un cours de langue, un cours de civi... sur a plaquette il y a plusieurs matières, mais peu importe, c'est la section mongol après tout, on travaille à la manière du pays... hors des normes. Encore un truc drôle, dans ses exemples il utilise souvent "Bat" comme sujet... ça me fait beaucoup sourire.
Allez, encore un dernier truc : après cinq ans, Aurore et moi nous retrouvons à nouveau à suivre un même cours, c'est fou non ?

Les cours de japonais reprennent lundi... je prends mon courage à deux mains, voire même plus.

Plus qu'un semestre à faire en France et hop, Olivia, Stéphanie et moi décollons pour la Corée (via Taiwan). D'après monsieur Kim, nous pouvons bel et bien y rester un an. Chouette ! j'espère que je pourrai continuer le mongol là-bas, et entretenir mon japonais.

Au foyer, ma chambre est redécorée façon mongole, et je fais un peu connaissance avec les nouveaux. La famille de l'année dernière est un peu dissoute, mais il reste quelques membres. Ma nouvelle voisine est une chinoise qui ne doit pas bien parler français, puisqu'elle me parle en anglais. Elle a l'air sympa.

Il n'y a pas encore de coréens ni de japonais, c'est bien triste, j'espère qu'il va en arriver. Surtout des coréen/nes, j'aimerais bien m'entraîner avant de partir. Je n'ai pas trop d'espoir quant aux mongols...

Et voilà, c'était quelques nouvelles de moi à Paris. Je vais essayer d'écire sur la Mongolie, mais j'ai un peu de mal à dégager du temps pour poster ici, surtout que ma connexion au foyer est très mauvaise.

15 septembre 2007

Inscriptions, suite

Ce matin, j'ai raté la réunion d'information pour les étudiants en japonais, pour aller aux inscriptions pédagogiques en coréens. En fait j'avais prévu d'aller d'abord à la réunion, mais j'ai oublié. Encore du fun à l'inalco : les grilles étant fermées, les gens du secrétariat eurasie et quelques étudiants faisaient les inscriptions dehors sur le trottoir. Par chance, j'avais déjà imprimé les formulaires, j'ai donc pu les remplir, avec force questionnements et peu de réponses. Nul ne sait vraiment en quoi consiste un Certificat de mongol, j'ai donc coché toutes les cases, pour voir. Pour le coréen, j'ai choisi comme enseignement disciplinaires les deux seuls EP dont j'avais les horaires. Fûtée. J'ai trouvé les emplois du temps de japonais ce matin, et je dois maintenant choisir mes matières. Sauf qu'il y a au programmes deux civis obligatoires que j'ai déjà validées l'an passé, et plein de cours que je n'arrive pas à faire rentrer dans mes horaires. Et comme je ne sais rien de l'emploi du temps du mongol, si ce n'est que les cours ont lieu le mardi et le vendredi, établir un emploi du temps réunissant les trois langues est un exercice mental fort complexe. Mais je m'en sortirai sans doute, car je suis toute puissante. A bientôt pour les inscriptions pédagogiques en japonais ^^
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14 septembre 2007

18h05 Le driver doit arriver d'une minute à

 18h05

 Le driver doit arriver d'une minute à l'autre…

19h45 On attend toujours la jeep

20h15 On attend toujours la jeep

 

 Voilà comme ça commence. Nous faisons nos sacs à tour de rôle car la petite chambre est trop remplie de ses 8 lits et de nos affaires pour pouvoir contenir plus d'une personne active à la fois. Le driver est attendu entre 18h et 20h.

 De temps en temps, l'une de nous descend pour guetter l'arrivée du driver que Jill nous envoie. Nous jetons aussi des coups d'œil par la fenêtre. Nous finissons par descendre toutes les cinq, et assises sur le trottoir nous chantons. Les spéculations vont bon train : Quelle taille pour la jeep ? Chauffeur taciturne ? Chauffeur mignon ? Aurore parie sur la présence de ceinture dans la jeep. Alice, Marine et Julie parient contre. Par solidarité, je m'engage du côté d'Aurore. C'est un sacrifice très noble de ma part, car l'enjeu est de taille : les paquets de peanuts Korean Air dans l'avion du retour.

 Nous frémissons à chaque fois que passe une jeep (et c'est souvent), mais aucune ne s'arrête pour nous.

 Nous avons faim, mais le driver peut surgir à tout moment. Nous ne voulons pas entamer nos provisions prévues pour les en-cas voyage (deux paquets de casse-croûtes, des barres de céréales et de l'eau) Que faire ? Claire et Marine sont dépêchées pour aller trouver quelque chose au State Department Store, tout proche. Elles reviennent vivement avec une brioche et des bananes.

 Nous mangeons. Le driver n'arrive pas.

 Il se met à pleuvoir. Nous remontons, penaudes, dans notre chambre, et attendons. Nous n'en avons pas encore l'habitude, mais ça viendra.

 A quelle heure faudra t'il commencer à paniquer ?

 

 Le type de la guest house a eu notre driver au téléphone. Il sera bientôt là, paraît-il, préparons nous !

 Vers 21h30, ça y est, le type nous annonce que notre chauffeur est garé en bas. Panique à bord, nous nous jetons sur nos sacs, mais ils sont bien trop nombreux pour tout embarquer en un seul voyage, d'autant que nous emmenons quatre cartons pour Jill de la part de ses amis, et deux concombres.

 Nous sortons, chargées de ce que nous avons pu prendre. Il pleut. Nous nous pressons et découvrons que notre jeep est petite et vieille et qu'il y a déjà des gens et des choses dedans. Pas de panique. Deux jeunes hommes s'emploient à faire rentrer nos affaires dans le coffre. Je ne vois pas bien, mais ils ont l'air plutôt mignons que taciturnes. C'est déjà une bonne chose.

 "Djidjik, djidjik ?" disent-ils. Je sais déjà grâce à Aurore que "djidjik" signifie petit. Ils veulent que nos leurs donnions des petits sacs à mettre dans le coffre. Sauf que nos petits sacs, nous voulons les garder avec nous dans la voiture ! Il y a tout un tas de choses indispensables dedans ! Ils peuvent prendre les cartons de Jill, et ses concombres…

 Nous faisons des allers-retours en courant entre la chambre et la jeep, et la pluie nous trempe. Enfin, le coffre est rempli et nous pouvons nous entasser à l'arrière de la jeep. Marine monte sur mes genoux et nous sommes à cinq sur trois sièges.

 "Driver is the big boss" nous a dit Bob en nous remettant ses paquets pour Jill… Il ne faut pas faire d'impair, c'est le chauffeur qui décide de tous et si on l'embête ça peut mal tourner. C'est un peu stressant.

 Ni le driver, ni le passager ne parlent anglais.

 Très vite, nous nous arrêtons à une station d'essence. Le driver nous demande de l'argent. Il compte cinq sur ses doigts. Nous n'y comprenons rien. Alice m'ordonne de lui donner 5000 tugriks, mais j'hésite. Il me semble que c'est trop d'argent. J'apprendrai plus tard que je me suis lourdement méprise sur le prix du voyage. Alice rira éternellement de moi pour ça.

 Je finis par compter les 5000 et Alice les lui donne, excédée. Il n'a pas l'air ravi. Il redémarre.

 Nous sommes un peu éberluées. La communication s'annonce difficile… Le passager nous fait toutes sortes de gestes que certaines interprétons ainsi : il doit descendre dans deux heures, et dans trois heures nous pourrons dormir. Ca paraît un peu étrange tout de même.

 Nous quittons les grandes rues de la capitale et nous retrouvons dans une banlieue mal éclairée. Là, nous nous arrêtons et notre jeep est entourée par des gens. Le chauffeur nous annonce qu'ils vont monter dans la voiture. Nous protestons énergiquement ! Jill nous avait dit que nous ne serions que cinq, plus le chauffeur. Nous exigeons de l'avoir au téléphone. Notre driver n'ai pas l'air de réussir à la joindre.

 En fait, il n'a plus de crédit… il emprunte un téléphone et nous passe enfin Jill. Comme toujours, c'est à Julie que nous confions la communication. Elle lui explique la situation, et Jill lui explique longuement quelque chose, avant de demander à parler au driver. Elle nous dit qu'il est prévu que nous payions 80 mille tugriks et que nous ne soyons que cinq. Et que s'il prend d'autres passagers, nous ne devrons payer que 60 mille.

 Sauf que nous ne voulons vraiment pas d'autres passager, même à prix réduit... nous sommes déjà bien assez serrées !

 Au téléphone, le chauffeur ne fait qu'acquiescer au sermon de Jill. Puis il nous repasse le téléphone. "I told him that I know his mother and I know his father, he has to do the right thing. But if he takes somebody, you only pay 60 000 tugriks. Listent to me Julie, don't talk to your friends." Elle parle longtemps et fort et se répète, mais nous sommes soulagées de pouvoir compter sur elle. Elle nous dit qu'il peut prendre une personne, comme copilote, comme les drivers le font parfois, auquel cas nous n'avons pas à protester.

 Le driver hésite. Il a sans doute promis a ces gens qu'il les emmènerait, mais il a passé un contrat avec Jill… Il semble se décider pour la version "do the right thing", mais il est confronté à une fille très tenace qui veut absolument monter dans la jeep.

 Finalement, il essaie de nous expliquer quelque chose à propos du prix… Nous lui donnons le petit carnet d'Aurore et un stylo, et il nous écrit :

 395000,

 puis 1. 80, 000

  400,000 5

 Il veut nous faire payer 80 000 tugriks par personne, soit 400 000. Nous sommes estomaquées… Jill n'a jamais précisé "80 000 each", nous croyons donc qu'il nous faut payer 80 000 en tout.

 Nous nous révoltons, mais il insiste :

 1: 80,000

 Nous employons les grands moyens : Aurore dessine un bonhomme représentant Jill, avec une bulle disant :

 5: 80,000 T

 Le driver, tentant de se mettre à notre niveau, dessine à son tour un bonhomme, accompagné d'une multiplication :

 80,000

 x 5

 --------
 400,000

 
 Diantre.

 Nous demandons à rappeler Jill. Il ressort de l'échange que nous devons bel et bien payer 400 000 tugriks. C'est beaucoup plus que ce que nous pensions, nous pestons un peu, mais soit.

 Bon, maintenant il veut être payé. Mais nous sommes méfiantes : ne va-t-il pas faire monter les gens une fois qu'il aura eu tout l'argent. D'un autre côté, nous ne voulons pas trop le froisser : et s'il nous abandonnait dans cette banlieue sordide ?

 Nous prenons la décision de lui payer une personne maintenant, et les autres une fois que nous aurons quitté la ville, et lui en faisons part par gestes et à l'aide du vocabulaire mongol d'Aurore. [Ou deux maintenant et trois plus tard ? J'ai un peu oublié]

 Il est d'accord. Nous payons et il démarre, mais la fille tenace semble lui en vouloir et râle. Il descend pour s'entretenir avec elle. Certaines prétendent qu'il s'agit de sa petite amie. Nous ne le saurons jamais. En tout cas, j'ai eu le temps de m'apercevoir que nous avions bel et bien un jeune et beau chauffeur.

 Nous quittons enfin ce quartier noir et boueux (car il pleut toujours) et nous dirigeons vers une autre station d'essence. Là, nous faisons le plein, mais avons un instant d'inquiétude… d'autres personnes entourent à nouveau notre jeep. Ca n'en finira donc jamais ? Est-ce qu'ils veulent monter eux aussi ?

 Le passager descend enfin. Chouette, Marine peut passer devant et nous sommes un peu moins serrées !

 Le driver veut le reste de l'argent. Nous hésitons… va-t-il faire monter ces personnes ?

 Nous décidons finalement de payer, mais trop tard, il a déjà dégainé un téléphone pour appeler Jill, et le passe à Julie. La pauvre s'empêtre dans une discussion à sens plutôt unique… nous devons faire ce qu'il nous dit, et Jill nous conseille de donner aux gens des bonbons. Dociles, nous obtempérons, et nous séparons du paquet de bonbons qu'Aurore avait trouvé abandonné dans un caddie au State Department Store, visiblement déjà payé mais oublié. Ils remportent un franc succès, surtout auprès de l'ex-passager.

 Finalement, nous payons avec une liasse de billets de 20 000 tugriks, que le driver recompte soigneusement et rapidement, à la façon des mongols habitués à manipuler des billets.

 Quelqu'un veut monter dans la jeep ! Je le repousse énergiquement en criant "No, no !", alors il monte devant. Marine se précipite sur mes genoux. Je m'aperçois qu'il s'agit du type qui est là depuis le début. Zut, on croyait qu'il allait nous lâcher.
 Les hommes trifouillent la voiture, et nous repartons.

 

 Nous sortons d'Ulaan Baatar… et nous arrêtons encore. Le passager descend et nous ouvre la portière. Nous sommes devant un petit supermarché. Peut-être y'a-t-il des toilettes ? Marine et moi n'y tenons plus… Nous interrogeons le driver, qui nous fait non de la tête et nous fait signe d'aller derrière le bâtiment. Soit. Nous partons en courant, nous donnant la main comme le font les mongole, et hurlons quand nos pieds rencontrent une flaque glacée qui nous éclabousse. C'est drôle. Nous nous retrouvons toues les cinq derrière le supermarché, et c'est la première fois que nous faisons pipi à cinq en même temps. Nous sommes beaucoup moins pudiques en Mongolie.

 Nous revenons vers le driver, qui nous dit d'aller faire nos courses dans le supermarché. Ah bon ? Mais est-ce qu'on doit acheter un repas pour ce soir ? Dans le doute, nous prenons un saucisson, des pringles (il y a des pringles !) et des chocapics de marque Belle France (c'est fou !).

 Cette fois-ci c'est bon, nous sommes parties. A priori, le passager restera en tant que copilote.

14 septembre 2007

Inscriptions

Me voilà administrativement inscrite à l'Inalco, en L2 de japonais, L2 de coréen et Certificat de mongol. "Certificat" c'est un peu étrange comme nom de diplôme mais qu'y puis-je, c'est l'inalco qui a décidé.

Oui je sais trois langues c'est beaucoup quand même, et en plus j'ai que l'emploi du temps des matières obligatoires en coréen... Demain je dois aller m'inscrire pédagogiquement en coréen et mongol, et comme je ne connais pas les horaires je me demande bien comment je vais choisir.

Ah ben si, je ferai trou-trou.

La semaine prochaine, je dois choisir mon groupe pour le japonais. Seul hic, les horaires ne sont pas encore affichés, donc je vais devoir faire trou-trou aussi, sauf si le secrétariat le moins efficace de toute l'histoire de l'enseignement supérieur (vous l'aurez peut-être compris, il s'agit du secrétariat du département pompeusement nommé "Langue et civilisation du Japon") se bouge les fesses d'ici là (et si je bouge les miennes aussi, de fesses, jusqu'au panneau d'affichage qui se trouve dans le 16ème arrondissement, c'est à dire pas juste à côté du 14ème où je réside humblement).

Surprise ! L'inalco nous organise des réunions d'informations ! Ce n'est pas superflu mes amis, car nos yeux estudiantins sont embrumés par le doute, voire aveuglés par les questions.

Tout ceci grâce à la tant attendue réforme LMD : cette année, l'inalco instaure le L, et ça ne se fera pas sans mal. Le sang coulera peut-être dans les couloirs de Clichy. Sans doute dans ceux du premier étage de Dauphine, QG du chaos administrativo-pédagogique.

Message spécial pour Isard (décidemment c'est sa journée !) : Je débroussaille le chemin et quand tu arriveras, il sera tout net ! Quelle chance ! (D'autant que tu n'as pas à te frotter au départmenent Japon)

14 septembre 2007

[perle du carnet] Le soir où on est montées dans LA jeep

Ce billet est dédié à Isard ! Enjoy !

"22h05

    Nous voilà à 5 sur la banquette arrière d'une jeep (russe ?), sauf Marine, qui est sur les genoux de Claire. Il y a un chauffeur non-anglophone et un passager non-anglophone aussi... L'aventure commence. On a cru comprendre que le passager partirait dans deux heures et que nous dormirions dans trois. Mais rien n'est sûr. Jill est visiblement injoignable. (Et en plus, le chargement de nos 5 sacs + les tentes + la bouffe + les 4 cartons de Jill + les 2 concombres + leurs valises + nos 5 petits sacs sous la plui fut épique). Isard a perdu son pari, et Claire aussi par solidarité : il n'y a pas de ceinture. Les cacahuètes seront pour Marine, Alice et Julie."

Bientôt, chers lecteurs, toute la vérité sur ce qui s'est réellement passé ce soir là et les jours suivants.

Revenez vite !

11 septembre 2007

De l'eau

On en trouve, parfois. On roule des kilomètres ou des dizaines, dans le sec et le chaud et le tout poussiérieux, et soudain ça verdit, et il y a des ger, et en voilà. De l'eau. Un ruisseau, une rivière, c'est marron ou clair et ça s'écoule.

mongolie_claire168
Ou parfois c'est un puits. Juste un trou, un seau, un abrevoir, mais il y a la magie de sa présence.

Mongolie_marine133


Il y a souvent des gens autour de l'eau. Des enfants qui se baignent dans le petit courant boueux, bronzés comme on en a jamais vu encore en Mongolie, parce qu'ils vivent sous un soleil de plomb. Nous nous contentons de tremper nos pieds.

On se souvient, bien sûr, d'une oasis (ou quelque chose comme ça) où les chameaux vont nonchalants, leurs bosses tombantes, leurs poils ébouriffés. Un endroit pour 2007_Marine_s_pictures_146s'allonger ou attendre pendant des heures (dans le soleil déclinant trop lentement, avec une bouteille d'eau et une boîte de chocapic) que deux hommes ramènent une voiture réparée, de l'eau fraîche, de l'airag de chamelle... Qu'ils ramènent leurs sourires pour noyer un ressentiment.
Une pause douce, les pieds en l'air, le bonheur de changer de vêtements. Eux se lavent, mais nous n'osons pas. Un mot sur le savo2007_Marine_s_pictures_167n qui sent la bergamotte, dont la moitié disparaît entre les mains de Bat, en un seul lavage.
Un vieux monsieur qui apparaît, soudain, et nous fait monter sur son cheval. Le même vieux monsieur qui repart avec un signe de main.
Une ger-restaurant où les petites filles paradent, où nous prenons une photo qui se perdra, où une dame complimente la blancheur de notre peau alors que nous croyons avoir bronzé. Nous y repasserons, dans l'autre sens.

2007_Marine_s_pictures_112Une autre ? Cette rivière où le chiffon marron de Bat, lavé dans l'eau marron, ressort blanchi.

Encore ? Tous ces cours d'eau providentiels quand nous allons faire "Boum" : il faut sortir alors, arroser le moteur pour le refroidir (Gambaa s'en charge et s'en amuse) et remplir des bouteilles, pour plus tard au cas où.

De l'eau glacée, l'eau montagneuse où nous tentons de nous laver les cheveux avec du savon de Marseille (pour ne pas polluer !). Ils nous regardent et nous tirent par les pieds, alors que nous plongeons le haut de notre tête, le cuir chevelu anesthésié par le froid. Et nous écrions vite que c'est bon, que c'est propre, qu'on arrête là !

Eau fraîche où nous tentons de refroidir une bière.

Et enfin, enfin, en arrivant à Bulgan, la découverte d'une rivière. "Surely you want to 05wash your hair !" Mais on l'a déjà fait, ce matin même, ça ne se voit pas ? Un coin privé où Bat nous emmène, quel veinard, où nos bikinis choquent Jill, où il a l'air d'un gars dans les pubs pour Tahiti, où le courant menace de nous emporter par la Chine. Où nous sommes joyeuses malgré notre fatigue, et fraîches.
La pluie d'une nuit agite l'eau et elle devient marron, hélas, pour trop longtemps. De quoi prendre un bain de chocolat, mais rien de particulièrement agréable. Qu'à cela ne tienne, nos vêtements sont sales: un peu plus loin dans la même rivière, nous les lavons dans l'eau marron, et un savon perfide glisse des mains mouillés, est poursuivi, disparaît...
"Ce tee-shirt était blanc avant que je le lave !" Tant pis, au moins il sent bon maintenant. Nous traversons des gués au péril de nos vies, grâce à des mains tendues (des mains mongoles, bien sûr).


   Une photo pour conclure, au sortir de la rivière de Bulgan

02

9 septembre 2007

Une perle du carnet de bord

Alice fait montre de ses capacités de raisonnement en toutes circonstances. Laissons parler le carnet de bord :

Cette nuit, notre plan (si bien préparé cette fois) n'a pas encore pu fonctionner ! On (Julie et Marine) devait dormir dehors, pour laisser de la place dans la voiture pour les autres. Mais je suis sûre que les conducteurs avaient senti le coup venir ! Ils nous ont interdit de dormir dehors ! apparemment, il y a des loups ! Et ce n'est pas vraiment faux ! Je me souviens d'1 carte de la Mongolie avec tous les animaux des différentes régions (au musée préhistorique!!!) En fait, on a vraiment eu des chauffeurs excellents (c'est mignon!)
A part Crevette la nuit (oui, il est surnommé crevette par Alice, parce qu'il s'appelle Gamba ("Gambas") Il voulait envoyer Aurore dehors en pleint nuit ! (D'où un raisonnemt peu logique... c'est pourquoi je pense à un coup monté, et une erreur de mémoire pour les animaux sur la carte du musée)

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